Matching family tree profiles for Simone de Beauvoir
Immediate Family
-
19th cousin four times removed
-
daughter
-
partner
-
father
-
mother
-
sister
-
Privatepartner's child
-
Privatepartner's child
-
partner's son
About Simone de Beauvoir
Simone de Beauvoir is now best known for her metaphysical novels, including She Came to Stay and The Mandarins, and for her 1949 treatise "The Second Sex" , a detailed analysis of women's oppression and a foundational tract of contemporary feminism.
Simone de Beauvoir is also noted for her lifelong polyamorous relationship with Jean-Paul Sartre. She was a French existentialist philosopher, public intellectual, and social theorist. She wrote novels, essays, biographies, an autobiography in several volumes, and monographs on philosophy, politics, and social issues.
Simone-Ernestine-Lucie-Marie Bertrand de Beauvoir 1908 the eldest daughter of Georges Bertrand de Beauvoir, a legal secretary who once aspired to be an actor, and Françoise (née) Brasseur, a wealthy banker’s daughter and devout Catholic. Her younger sister, Hélène, a famous artist, was born two years later. Beauvoir herself was deeply religious as a child—at one point intending to become a nun—until a crisis of faith at age 14. She remained an atheist for the rest of her life.
Beauvoir was intellectually precocious from a young age, fueled by her father’s encouragement: he reportedly would boast, “Simone thinks like a man!” She studied philosophy at the Sorbonne, writing her thesis on Leibniz for Léon Brunschvicg.
Although not officially enrolled, she sat in on courses at the École Normale Supérieure in preparation for the agrégation in philosophy, a highly competitive postgraduate examination which serves as a national ranking of students. It was while studying for the agrégation that she met École Normale students Sartre, Paul Nizan, and René Maheu. The jury for the agrégation narrowly awarded Sartre first place instead of Beauvoir, who placed second and, at age 21, was the youngest person ever to pass the exam.
She and Sartre became lifelong intellectual and romantic partners, although they both rejected monogamy. Beauvoir would subsequently have romantic relationships with both men and women, most notably including Jacques-Laurent Bost, Nelson Algren, and Claude Lanzmann.
http://archives.radio-canada.ca/societe/litterature/clips/2015/
Simone de Beauvoir censurée Cette entrevue de Wilfrid Lemoine avec la philosophe et auteure Simone de Beauvoir n’a jamais été vue en entier jusqu’à aujourd’hui. Censuré par la direction de Radio-Canada, sous la pression de l’archevêché de Montréal, le document n’a pas été diffusé le 13 novembre 1959 comme prévu. À la mort de Simone de Beauvoir, en avril 1986, sa diffusion est programmée, mais les éliminatoires de la saison de hockey occupent la case horaire, et le public ne verra qu’un extrait des 40 minutes originales pendant lesquelles Beauvoir parle, entre autres, de l’existentialisme, de la religion et du mariage.
Le Québec de 1959 vit encore dans la « grande noirceur » : Maurice Duplessis vient de mourir, mais l’Église catholique continue de dicter la morale. Donner la parole pendant près d’une heure à une femme qui dit clairement qu’elle n’est pas croyante et que le mariage équivaut à un esclavage est un affront que la direction de Radio-Canada n’osera faire.
Le Deuxième Sexe, ouvrage publié en 1949, a d’ailleurs été mis à l’index par l’Église québécoise et l’est resté jusque dans les années 1960.
La publication de l’essai Le Deuxième Sexe en 1949 bouleverse le paysage intellectuel français. À travers l’observation des femmes – l’ouvrage n’est nullement autobiographique –, Beauvoir démolit l’image de l’idéal féminin de l’après-guerre : mère au foyer, éducatrice-née, femme heureuse de son sort. La droite catholique tout comme la gauche communiste fustigent l’ouvrage.
Plus de 50 ans après sa publication, Le Deuxième Sexe est encore l’ouvrage de référence des féministes à travers le monde.
About Simone de Beauvoir (Français)
Simone de Beauvoir [sim%C9%94n də bovwaʁ], née le 9 janvier 1908 dans le 6e arrondissement de Paris, ville où elle est morte le 14 avril 1986, est une philosophe, romancière, mémorialiste et essayiste française.
En 1954, après plusieurs romans dont L'Invitée (1943) et Le Sang des autres (1945), elle obtient le prix Goncourt pour Les Mandarins, ses œuvres sont alors parmi les plus lues dans le monde.
Souvent considérée comme une théoricienne majeure du féminisme, notamment grâce à son livre Le Deuxième Sexe publié en 1949, Simone de Beauvoir a participé au mouvement de libération des femmes dans les années 1970.
Elle a partagé sa vie avec le philosophe Jean-Paul Sartre. Leurs philosophies, bien que très proches, ne sauraient être confondues.
Biographie
L'enfance et la jeunesse
Simone Lucie Ernestine Marie Bertrand de Beauvoir est la fille de Georges Bertrand de Beauvoir, alors avocat, comédien amateur, et de Françoise Brasseur, jeune femme issue de la bourgeoisie verdunoise.
Enfance
Elle voit le jour dans un appartement cossu au 103, boulevard du Montparnasse et entre à l'âge de cinq ans au cours Desir où sont scolarisées les filles de « bonnes familles ». Sa sœur cadette, Hélène (dite Poupette), l'y rejoint deux ans plus tard. Dès le plus jeune âge, Simone de Beauvoir se distingue par ses capacités intellectuelles et se partage chaque année la première place avec Élisabeth Lacoin (dite Élisabeth Mabille ou « Zaza » dans son autobiographie). Zaza devient rapidement sa meilleure amie.
Dans sa jeunesse, Simone de Beauvoir passe ses vacances d'été en Corrèze, à Saint-Ybard, dans le parc de Meyrignac, créé vers 1880 par son grand-père Ernest Bertrand de Beauvoir. La propriété avait été acquise par son arrière-grand-père Narcisse Bertrand de Beauvoir au début du xixe siècle. On retrouve de multiples évocations de ces séjours heureux en compagnie de sa sœur Hélène dans ses Mémoires d'une jeune fille rangée :
« Mon amour pour la campagne prit des couleurs mystiques. Dès que j'arrivais à Meyrignac, les murailles s'écroulaient, l'horizon reculait. Je me perdais dans l'infini tout en restant moi-même. Je sentais sur mes paupières la chaleur du soleil qui brille pour tous et qui ici, en cet instant, ne caressait que moi. Le vent tournoyait autour des peupliers : il venait d'ailleurs, il bousculait l'espace, et je tourbillonnais, immobile, jusqu'aux confins de la terre. Quand la lune se levait au ciel, je communiais avec les lointaines cités, les déserts, les mers, les villages qui au même moment baignaient dans sa lumière. Je n'étais plus une conscience vacante, un regard abstrait, mais l'odeur houleuse des blés noirs, l'odeur intime des bruyères, l'épaisse chaleur du midi ou le frisson des crépuscules ; je pesais lourd, et pourtant je m'évaporais dans l'azur, je n'avais plus de bornes. »
C'est au contact de la nature et au cours de longues promenades solitaires dans la campagne que le désir d'une vie « hors du commun » se forge en elle.
Après la Première Guerre mondiale, son grand-père maternel, Gustave Brasseur, ancien président de la Banque de la Meuse, qui a fait faillite, est déclaré banqueroutier, précipitant toute sa famille dans le déshonneur et la déconfiture. Aussi les parents de Simone de Beauvoir sont-ils contraints, par manque de ressources, de quitter l'appartement du boulevard du Montparnasse (à côté de l'actuel restaurant La Rotonde) pour un appartement, sombre, exigu, au cinquième étage, sans ascenseur, d'un immeuble de la rue de Rennes7. Simone souffre de voir les relations entre ses parents se dégrader.
La suite de son enfance en sera marquée. Dans son milieu, à cette époque, il est incongru qu'une jeune fille fasse des études poussées. Pourtant son père, un passionné de théâtre et d'art dramatique, qui pense que « le plus beau métier est celui d'écrivain », est convaincu que ses filles doivent s'y résoudre pour sortir de la condition dans laquelle elles se trouvent :
« Quand il déclara : « Vous, mes petites, vous ne vous marierez pas, il faudra travailler », il y avait de l'amertume dans sa voix. Je crus que c'était nous qu'il plaignait ; mais non, dans notre laborieux avenir il lisait sa propre déchéance. »
Il regrette à la fois qu'elle ne soit pas un homme car elle aurait pu faire Polytechnique, et à la fois qu'elle ne soit pas assez féminine. Il lui répète : « Tu as un cerveau d'homme. »
Émancipation progressive
Élevée par une mère très pieuse, puis devenue elle-même croyante exaltée et mystique pendant quelques années, Simone de Beauvoir perd progressivement la foi à quatorze ans9, bien avant son départ du cours Desir. Elle commence alors à s'émanciper intellectuellement de sa famille, sans pouvoir immédiatement l'assumer au grand jour.
À quinze ans, son choix est déjà fait : elle sera une écrivaine célèbre. Après le baccalauréat en 1925, malgré son attirance pour la philosophie, elle se dirige d'abord vers une licence classique pour obéir à ses parents qui ont été mis en garde par les enseignantes de son ancienne école : « en un an de Sorbonne, je perdrais ma foi et mes mœurs. Maman s'inquiéta [%E2%80%A6], j'acceptais de sacrifier la philosophie aux lettres ». Elle entame des études supérieures à l'Institut catholique de Paris, pour les mathématiques, et à l'Institut Sainte-Marie de Neuilly, pour les lettres.
Son professeur de littérature française, Robert Garric, catholique fervent, mais surtout socialiste et humaniste très engagé, l'impressionne beaucoup. Il dirige un mouvement, les Équipes sociales, qui se propose de répandre la culture dans les couches populaires. Grâce à son cousin Jacques, dont elle est secrètement amoureuse, et qui se trouve être un des équipiers de Garric, sa culture littéraire s'élargit. « Je trouvais sur sa table une dizaine de volumes aux fraiches couleurs de bonbons acidulés : des Montherlant vert pistache, un Cocteau rouge framboise, des Barrès jaune citron, des Claudel, des Valéry d'une blancheur neigeuse rehaussée d'écarlate. À travers le papier transparent, je lus et je relus les titres : Le Potomak, Les Nourritures terrestres, L'Annonce faite à Marie, Le Paradis à l'ombre des épées, Du sang de la volupté et de la mort. Bien des livres déjà m'avaient passé par les mains, mais ceux-ci n'appartenaient pas à l'espèce commune : j'en attendais d'extraordinaires révélations [%E2%80%A6]. Soudain, des hommes de chair et d'os me parlaient, de bouche à oreille, d'eux-mêmes et de moi ; ils exprimaient des aspirations, des révoltes que je n'avais pas su me formuler, mais que je reconnaissais. J'écumais la bibliothèque Sainte-Geneviève : je lisais Gide, Claudel, Jammes, la tête en feu, les tempes battantes, étouffant d'émotion ».
Elle obtient au cours de cette première année à l'université de Paris les certificats de mathématiques générales, de littérature et de latin.
L'année d'après, elle suit les cours de philosophie et obtient en juin 1927 le certificat de philosophie générale. Elle obtient finalement la licence ès lettres mention philosophie au printemps 1928, après l'obtention des certificats d'éthique et de psychologie et entame alors la rédaction d'un mémoire sur Leibniz pour le diplôme d'études supérieures.
À la faculté des lettres de l'université de Paris, elle rencontre d'autres jeunes intellectuels, dont Jean-Paul Sartre, qu'elle regarde comme un génie. Dès cette époque, se noue entre eux une relation qui deviendra mythique, longtemps supposée libre et égalitaire. Elle sera son « amour nécessaire », par rapport aux « amours contingentes » qu’ils seront amenés à connaître l'un et l'autre. Simone de Beauvoir est reçue deuxième au concours d'agrégation de philosophie en 1929, juste derrière Jean-Paul Sartre.
La mort de Zaza, son amie d'enfance, quelques mois plus tard, la plonge dans une grande affliction. Elle marque définitivement pour elle la fin de ce chapitre de sa vie.
L'enseignante
Début du castor
À la suite de l'obtention de son agrégation en 1929, Simone de Beauvoir devient professeure de philosophie. Elle est surnommée Castor par Herbaud (René Maheu dans Mémoires d'une jeune fille rangée) car « Beauvoir » est proche de l'anglais beaver (signifiant castor), et que, comme elle, « Les Castors vont en bande et ils ont l'esprit constructeur ». Ce surnom est ensuite repris et conservé par Jean-Paul Sartre qui publie à l'édition Blanche chez Gallimard, Lettres au castor, un recueil de lettres qu'il a écrites à celle qui a été son « charmant castor ».
Entre 1929 et 1931, elle est professeure agrégée et donne des cours au lycée Victor-Duruy (Paris), ce qu'elle vit comme une libération : « Maintenant j'étais là, sur l'estrade, c'est moi qui faisais le cours. Et plus rien au monde ne me semblait hors d'atteinte ». Elle se trouve ensuite nommée à Marseille au lycée Montgrand. La perspective de quitter Sartre, lui-même nommé au Havre en mars 1931, la jette dans l'angoisse et ce dernier lui propose de l'épouser afin d'obtenir un poste dans le même lycée. Bien que viscéralement attachée à Sartre, elle rejette la proposition : « Je dois dire, écrit-elle dans La Force de l'âge, que pas un instant je ne fus tentée de donner suite à sa suggestion. Le mariage multiplie par deux les obligations familiales et toutes les corvées sociales. En modifiant nos rapports avec autrui, il eût fatalement altéré ceux qui existaient entre nous. Le souci de préserver ma propre indépendance, ajoute-t-elle cependant, ne pesa pas lourd ; il m'eût paru artificiel de chercher dans l'absence une liberté que je ne pouvais sincèrement retrouver que dans ma tête et mon cœur. » L'année suivante, elle parvient à se rapprocher de Sartre en obtenant un poste au lycée Jeanne-d'Arc de Rouen où elle fait la connaissance de Colette Audry, enseignante dans le même lycée.
Elle entretient des relations amoureuses avec certaines de ses élèves mineures, mais réfute jusqu'à sa mort toute idée de bisexualité — sujet qui fait l'objet de controverses entre ses dernières biographes— le « pacte » la liant à Sartre lui permettant de connaître des « amours contingentes ». Elle présente ces élèves à Sartre qui forment avec lui, selon un « contrat pervers » comme le qualifie Marie-Jo Bonnet29, des trios, voire des quatuors, amoureux. Elle se lie également avec un élève de Sartre, « le petit Bost », futur mari d'Olga, pour laquelle Sartre s'est pris entre-temps de passion (non réciproque). L'amitié de ce groupe d'amis surnommé « la petite famille », ou encore « les petits camarades », reste indéfectible jusqu'à la mort de chacun d'entre eux, malgré petites brouilles comme graves conflits.
L'année où elle enseigne à Marseille, elle se découvre une passion pour la randonnée, et elle ne cesse dans les années qui suivent d'arpenter les chemins de France, souvent en solitaire, à chaque fois qu'elle en a l'occasion. Avec Sartre, elle voyage aussi beaucoup en Europe, dans des conditions très frugales, ce qui leur permet de visiter presque chaque été un nouveau pays : ils voient ainsi l'Espagne, l'Italie, la Grèce, l'Allemagne, et le Maroc. À côté de cela, même avant d'être finalement tous les deux mutés à Paris, leur vie sociale reste très parisienne. C'est là qu'ils se retrouvent souvent, ensemble ou avec leur amis, ils sortent au théâtre, et suivent assidument l'actualité littéraire et cinématographique.
Après 1936
En 1936, elle obtient enfin un poste à la capitale. Elle enseigne au lycée Molière de 1936 à 1939 ; elle en est suspendue à la suite de sa liaison avec Bianca Bienenfeld, l'une de ses élèves âgée de seize ans, fille d'un juif polonais réfugié en France avec ses deux filles et leur mère qui est gravement malade.
Son premier roman Primauté du spirituel, écrit entre 1935 et 1937, est refusé par Gallimard et Grasset (il paraîtra beaucoup plus tard en 1979 sous le titre Quand prime le spirituel puis Anne ou quand prime le spirituel).
Un second roman, L'Invitée est publié en 1943 par Gaston Gallimard, en plein Paris occupé. Elle y décrit, à travers des personnages imaginaires, la relation entre Sartre, Xavière et elle-même, tout en dévoilant une réflexion philosophique concernant la lutte entre les consciences et les possibilités de la réciprocité. Cette Xavière est une autre jeune fille mineure polonaise, Olga Kosakiewicz, que Simone de Beauvoir avait séduite avant Bianca Bienenfeld, et livrée à Jean-Paul Sartre.
Simone de Beauvoir est à nouveau suspendue le 17 juin 1943 à la suite d'une plainte pour « excitation de mineure à la débauche » déposée en décembre 1941 par la mère d'une autre de ses élèves, Nathalie Sorokine (1921-1967). — La plainte aboutira à un non-lieu —, mais elle est définitivement révoquée de l'Éducation nationale.
L'incertitude sur la raison réelle de son éviction a suscité une polémique jusqu'à la publication en 1993 par une de ses précédentes victimes, Bianca Lamblin, de Mémoires d'une jeune fille dérangée, en réponse à la publication en 1990 des Lettres au Castor et à quelques autres de Jean-Paul Sartre, dans lesquelles elle s'était aperçue qu'elle était désignée sous le pseudonyme de Louise Védrine. Elle révèle alors au public comment Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre ont abusé d’elle à l’âge de seize ans et écrit : « J’ai découvert que Simone de Beauvoir puisait dans ses classes de jeunes filles une chair fraîche à laquelle elle goûtait avant de la refiler, ou faut-il dire plus grossièrement encore, de la rabattre sur Sartre. »
Simone de Beauvoir décrit dans ses mémoires une relation de simple amitié avec cette élève. Elle écrit en outre que l’accusation de détournement de mineur, mensongère, est une vengeance de la mère de cette élève à la suite du refus que lui aurait opposé Simone de Beauvoir d’user de son influence auprès de sa fille pour lui faire accepter un mariage avec un « parti avantageux ». Pourtant, la nature charnelle des relations qu'elle entretenait avec Nathalie Sorokine ne fait plus aucun doute aujourd'hui.
En 1943, elle travaille pour Radio nationale (« Radio Vichy ») où elle organise des émissions consacrées à la musique à travers les époques. Elle s'installe avec Jean-Paul Sartre à l'hôtel La Louisiane, à Saint Germain des Prés en 1943 mais dispose de sa propre chambre, elle écrira « Jamais aucun de mes abris ne s'était tant approché de mes rêves; j'envisageais d'y rester jusqu'à la fin de mes jours ».
Simone de Beauvoir est réintégrée dans l'Éducation nationale à la Libération par arrêté du 30 juillet 1945, mais n'enseignera plus jamais.
Femme de lettres engagée
Avec Sartre, Raymond Aron, Michel Leiris, Maurice Merleau-Ponty, Boris Vian et quelques intellectuels de gauche, elle fonde une revue : Les temps modernes qui a pour but de faire connaître l'existentialisme à travers la littérature contemporaine. Mais elle continue cependant son œuvre personnelle. Après plusieurs romans et essais où elle parle de son engagement pour le communisme, l'athéisme et l'existentialisme, elle obtient son indépendance financière et se consacre totalement à son métier d'écrivain. Elle voyage dans de nombreux pays (États-Unis, Chine, Russie, Cuba, etc.) où elle fait la connaissance d'autres personnalités communistes telles que Fidel Castro, Che Guevara, Mao Zedong, Richard Wright.
Aux États-Unis, elle engage une relation passionnée avec l'écrivain américain Nelson Algren, et lui envoie plus de 300 lettres. La publication de sa correspondance avec Algren en 1997 provoque le rejet de certains féministes qui ne retrouvent pas la femme libre qui leur a servi d'icone, mais une Simone de Beauvoir qui a « biaisé sur sa bisexualité, construit littérairement avec Sartre un couple mythique, ou plutôt une mystification, triché en construisant par omission dans son œuvre mémoriale une image d'elle non conforme à la vérité. »
En 1949, elle obtient la consécration en publiant Le Deuxième Sexe. Le livre se vend à plus de 22 000 exemplaires dès la première semaine, occasionne la publication des articles contradictoires de Armand Hoog (contre) et de Francine Bloch (pour) dans la revue La Nef, et fait scandale au point que le Vatican le mette à l'index. François Mauriac écrira aux Temps modernes : « à présent, je sais tout sur le vagin de votre patronne. » Le livre est traduit dans plusieurs langues et aux États-Unis, se vend à un million d'exemplaires et nourrit la réflexion des principales théoriciennes du Women's Lib. Beauvoir devient la figure de proue du féminisme en décrivant une société qui maintient la femme dans une situation d'infériorité. En totale rupture avec l'essentialisme, son analyse de la condition féminine à travers les mythes, les civilisations, les religions, l'anatomie et les traditions fait scandale, et tout particulièrement le chapitre où elle parle de la maternité et de l'avortement, assimilé à un homicide à cette époque. Quant au mariage, elle le considère comme une institution bourgeoise aussi répugnante que la prostitution lorsque la femme est sous la domination de son mari et ne peut en échapper. Selon Stephen Law, Beauvoir proposa que le rapport entre les sexes biologiques et les constructions genrées de la société est délibérément confus pour la femme. Cette confusion qui sert bien la société dominé par l'homme (en 1950) rend difficile à la femme de se sortir d'un tel déterminisme. Ces stéréotypes sociaux entrainent la femme loin de ses aspirations.
Plaque sur l'immeuble où vécut Simone de Beauvoir de 1955 à 1986, rue Victor-Schœlcher.
En 1954, elle obtient le prix Goncourt pour Les Mandarins et devient l'un des auteurs les plus lus dans le monde. Ce roman qui traite de l'après-guerre met en lumière sa relation avec Nelson Algren, toujours à travers des personnages imaginaires. Algren ne peut pas supporter le lien qui unit Beauvoir à Sartre. Celle-ci ne pouvant y mettre un terme, ils décident de rompre. De juillet 1952 à 1958, elle vit avec Claude Lanzmann.
À partir de 1958, elle entreprend son autobiographie où elle décrit son milieu bourgeois rempli de préjugés et de traditions avilissantes et les efforts pour en sortir en dépit de sa condition de femme. Elle décrit aussi sa relation avec Sartre en la qualifiant de totale réussite. Pourtant, bien que la relation qui les unit soit toujours aussi passionnée, ils ne sont plus un couple au sens sexuel du terme, et ce depuis longtemps, même si Beauvoir laisse entendre le contraire à ses lecteurs.
En 1960, elle signe le Manifeste des 121, déclaration sur le « droit à l'insoumission » dans la guerre d'Algérie.
En 1964, elle publie Une mort très douce qui retrace la mort de sa mère. D'après Sartre, c'est son meilleur écrit. Le thème de l'acharnement thérapeutique et de l'euthanasie y sont évoqués. Durant cette période de deuil, elle est soutenue par une jeune fille dont elle a fait la connaissance à la même époque : Sylvie Le Bon, une jeune étudiante en philosophie. La relation qui unit les deux femmes est obscure : relation « mère-fille », « amicale », ou « amoureuse ». Simone de Beauvoir déclare dans Tout compte fait, son quatrième tome autobiographique, que cette relation est semblable à celle qui l'unissait à Zaza cinquante ans plus tôt. Sylvie Le Bon devient sa fille adoptive et héritière de son œuvre littéraire et de l'ensemble de ses biens.
L'influence de Beauvoir, associée à Gisèle Halimi, a été décisive pour obtenir la reconnaissance des tortures infligées aux femmes lors de la guerre d'Algérie et le droit à l'avortement. Elle rédige le Manifeste des 343, publié en avril 1971 par Le Nouvel Observateur. Avec Gisèle Halimi, elle a cofondé le mouvement Choisir, dont le rôle a été déterminant pour la légalisation de l'Interruption volontaire de grossesse. Tout au long de sa vie, elle a étudié le monde dans lequel elle vivait, en visitant usines et institutions, à la rencontre d'ouvrières et de hauts dirigeants politiques.
Elle signe aux côtés de 68 autres intellectuels français une tribune de Gabriel Matzneff publiée le 26 janvier 1977 dans le journal Le Monde, demandant la relaxe de trois hommes accusés d'« attentat à la pudeur sans violence sur des mineurs de quinze ans » dans le procès de l'affaire de Versailles.
Féministe radicale, elle participe en 1977 en tant que directrice de la rédaction à la création de la revue Questions féministes, principal organe de publication du courant féministe matérialiste. Puis, après la dissolution du comité de rédaction, elle reprend le poste de directrice pour la revue Nouvelles Questions féministes qui se crée en 1981, poste qu'elle gardera jusqu'à sa mort.
Après la mort de Jean-Paul Sartre en 1980, elle publie La Cérémonie des adieux où elle décrit les dix dernières années de son compagnon avec des détails médicaux et intimes si crus qu'ils choquent bon nombre des disciples du philosophe. Ce texte est suivi des Entretiens avec Jean-Paul Sartre qu'elle enregistra à Rome, en août et septembre 1974, et dans lesquels Sartre revient sur sa vie et précise certains points de son œuvre. Elle veut surtout montrer comment celui-ci a été manipulé par Benny Lévy pour lui faire reconnaître une certaine « inclination religieuse » dans l'existentialisme alors que l'athéisme en était l'un des piliers.
Pour Beauvoir, Sartre ne jouissait plus de toutes ses facultés intellectuelles et n'était plus en mesure de lutter philosophiquement. Elle dit également à mi-mot combien l'attitude de la fille adoptive de Sartre, Arlette Elkaïm-Sartre, avait été détestable à son égard. Elle conclut avec cette phrase :
« Sa mort nous sépare. La mienne ne nous réunira pas. C'est ainsi ; il est beau déjà que nos vies aient pu si longtemps s'accorder. »
De 1955 à 1986, elle vit au no 11 bis de la rue Victor-Schœlcher à Paris où elle s'éteint le 14 avril 1986, entourée de sa fille adoptive Sylvie Le Bon de Beauvoir et de Claude Lanzmann.
Elle est inhumée au cimetière du Montparnasse à Paris, dans la 20e division — juste à droite de l'entrée principale boulevard Edgar-Quinet — aux côtés de Jean-Paul Sartre. Elle est enterrée avec à son doigt l'anneau en argent aux motifs incas offert par son amant Nelson Algren au matin de leur première nuit d'amour.
{https://fr.wikipedia.org/wiki/Simone_de_Beauvoir Wikipedia]
Simone de Beauvoir's Timeline
1908 |
January 9, 1908
|
Paris, Ile-de-France, France
|
|
1986 |
April 14, 1986
Age 78
|
Paris, Ile-de-France, France
|
|
???? |